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Rated: 18+ · Other · Romance/Love · #1630615
Start of a romance story. Written in French.
Dans le restaurant Romance et Romantisme, la lumière est tamisée. Rien ne vaut un éclairage à la chandelle! Elles sont suspendues par de légers lustres savamment disposés. C’est la journée de Vénus. Tout est planifié pour passer une soirée romantique. De toute façon, ce restaurant est reconnu pour savoir plaire aux cÅ“urs tendres. Il est d’ailleurs mieux connu par son abréviation : R et R. Un discret violoniste présent dans la pénombre, joue une douce mélodie. Les tables sont aérées dans l’espace disponible. La soirée est encore jeune. Les tables et les chaises d’ébène sont encore peu peuplés. Des coussins en velours vermillon donnent du matelas aux chaises et à leurs dossiers. Les tables sont recouvertes de nappes couleur crème. Les ustensiles d’argent fin, les coupes de cristal pur et les couverts de porcelaine disposés avec science sur les tables. Chaque table as une rose sang insérée dans un vase orné et coloré finement et une chandelle de cire d’abeille comme centre de table. Les murs sont ornés d’un papier peint blanc cassé avec des motifs de fleurs et de lignes en rouge et en argenté. Seules les fenêtres dénudent l’intérieur sur la rue. Présentement, le soleil d’hiver se fait bas à cette heure-ci.

À l’arrière près du coin sombre, bien loin des quelques autres clients, se trouve un nouveau couple. C’est une première rencontre. Le bar, voisin des deux compères, n’est pas encore ouvert. Michel possède des cheveux plus noir que l’ébène et flottant jusqu’à ses épaules; des yeux pairs énigmatiques et doux; un visage mince et introspectif; des lèvres à embrasser. Il regarde attentivement le menu aphrodisiaque avec ses petites lunettes rondes. Il est grand mais sans la musculature de ceux qui s’entraînent. Ses vêtements impeccables et griffés proviennent d’une récente parade de mode qu’il a effectué à New York. Ses chaussures assorties, bien cirées, avec une senteur de cuir neuf.

Il se sent un peu nerveux. Malgré son aisance sur les étroits chemins de la mode, il n’a pas l’habitude d’être seul à seul avec une femme. Il n’a pas l’habitude de sortir dans ce genre d’événements. De son côté, Catherine ne se sent pas mieux. Ses yeux voient difficilement le menu avec le peu de lumière provenant du plafond. Elle préfère les endroits avec un meilleur éclairage pour les yeux. Catherine s’attarde sur le menu qu’elle n’a jamais vraiment consultée depuis son arrivée dans le village. Ses cheveux brun foncés sont ramenés en arrière par un bandeau noir à fin motif blanc. Ses yeux pairs, aussi, quoique plus foncés, sont embêtés par ses vieilles lunettes, mornes et réparées maintes fois. Un accident durant la journée l’a obligée à utiliser les anciennes, dépassées pour sa vision. Pour arriver à temps au rendez-vous, elle porte encore ses vêtements de travail : un chemisier blanc, des jeans noirs et des souliers de courses confortables de cuir pâle. Catherine rougit constamment de peur qu’on ne lui fasse la remarque de son accoutrement; ses joues rosées et rebondies le reflète. Aucun maquillage pour souligner son apparence sans éclat.

Michel regarde Catherine. « Est-ce que ça va? »
Catherine, devenant rouge tomate en pensant : «Je veux être courtoise. Il a bonne apparence. Mais je ne le connaît pas du tout! Vaux mieux dire que cela va bien.» Et tout haut : «Oui, ça va. » Mais elle manque de conviction. Catherine n’est pas une menteuse convaincante.
Michel, repoussant ses lunettes sur son nez d’aigle. « Cela veut dire que ça ne va pas? »
Catherine, voulant se cacher : « Pour être honnête, tout semble aller de travers aujourd’hui. »
« Est-ce à cause de Sara? » dit Michel concerné.
Catherine, baissant la tête : «En dehors de me parler de ce rendez-vous à la dernière minute, non. Le reste est dû à ma maladresse. »
« Ah, je comprends pour l’habillement, maintenant! »
Catherine, se cache derrière le menu. Le frère et la sÅ“ur se ressemblent sur un point : ils manquent tous les deux de tact. Catherine est maintenant dans l’embarras le plus profond. Décidément, il y a des jours où tout va mal! Catherine aimerait bien se cacher dans l’armoire à balais.
« C’est un fait, Cathie, tu n’es pas à ton meilleur! » dit le serveur, sur un ton narquois. « Êtes-vous prêt à commander? »
Catherine, reposant le menu sur la table avec humeur : « Je vais prendre la même chose que d’habitude, Serge. »
Serge, soupirant. Il sait que Catherine n’aime pas se faire appeler Cathie. : « Même si tu en as mangé ce midi? Je te suggère d’ajouter du poulet à ta salade. »
« Bien, bien. Je vais la prendre avec le poulet! » soupire Catherine en haussant les sourcils.
Serge, se tournant vers Michel : « Et vous, monsieur? »
Michel, reposant son menu sur celui de Catherine : « Je vais prendre la même chose. Et j’aimerais goûter à votre hydromel maison. »
« Merci, Je reviens bientôt avec votre commande» dit Serge en prenant les menus.

Après le départ de Serge, Michel se tourne vers Catherine : « Alors, ma sÅ“ur Sara a manÅ“uvré pour que nous soyons ici ensemble ce soir! Cela ne m’étonne pas d’elle. »
« Je pense que Sara veut se prouver qu’elle a encore les qualités requises pour opérer une agence de rencontre. »
« C’est vrai. Mais elle a plus d’une corde à son arc. Mais assez parlé de Sara. Nous sommes ensemble. Vaut mieux en profiter, Catherine. »
« Quoi dire de plus? Sara m’a parlée de vous et elle a probablement fait la même chose pour vous. »
« Ce n’est pas pareil. De toute façon, je n’ai pas écouté ce que Sara a bien pu dire de vous. Je préfère aller à la source. Sara me dit ce qu’elle veut bien me dire » dit Michel, sentant que la glace se brise un peu plus.
«Alors, commençons par vous, monsieur! » dit Catherine, contrairement à Michel, elle ne se sent pas encore à l’aise. Michel est à peine devenu un être vivant et réel.
« Tutoyez-moi madame! » dit Michel avec un air dramatique.
Catherine, regardant l’horloge murale et pensant : «Pourquoi j’ai cédée à Sara?! J’ai trop bon cÅ“ur. Il tente de me mettre à l’aise mais je ne le suis vraiment pas! Le temps semble passer trop lentement! » Et plus haut : « Bien, c’est noté. Alors, la vie de top modèle doit être passionnante »
Michel, passant la main sur sa tempe : « Bof! Au début, tout est nouveau. J’en suis à un point où j’en suis blasé. »
« Ah? On peut se lasser de la mode? »
« Euh, oui. Tu ne suis pas la mode? » Et Michel se rapproche de Catherine, au-dessus de la table.
« Je maintiens le mythe entourant les bibliothécaires! Cela me permet de m’habiller comme je veux. » dit Catherine avec un air conspirateur.
Michel est confus : « Bibliothécaire? Tu n’es pas libraire? Ce sont deux choses bien différentes!»
Catherine, riant : « Voici quelqu’un qui sait faire la différence entre librairie et bibliothèque! Les gens ont tendance à mettre les deux dans le même panier!»
«Ah! Bon, je comprends, à présent! Alors, le monde de la vente de livre n’a aucun secret pour toi! »
Catherine, plus sérieusement : « J’en ai encore à apprendre. Aujourd’hui, j’ai appris la différence entre un tirage et une nouvelle édition. Je le dis le plus sérieusement du monde. Cela ne fait que deux mois que j’ai ouvert mon commerce. »
«Deux mois?! Je pensais que cela faisait plus longtemps que cela! » dit Michel avec stupéfaction.
« C’est ce que je pense parfois. Mais avant, dans mon ancienne vie, j’étais étudiante en finance. »
Michel, faisant la grimace : «J’ai une peur bleue des math! Je déteste les chiffres! »
Catherine, compatissante : « C’est pour cela que je suis maintenant dans le domaine du livre. Je me sens bien mieux, à présent. Sara m’a dit que tu as aussi été étudiant? »
« Oui, je le suis encore. Je suis en train de faire des études en arts et je prends quelques cours en littérature.» Michel est visiblement soulagé du changement de sujet.
Serge arrive prestement avec les assiettes : «Voici deux fois notre chef-d’Å“uvre culinaire! Je reviens avec l’hydromel, ce ne sera pas très long, monsieur. Bon appétit! »


Le lendemain, à la libraire, dans l’arrière boutique. Catherine est assise à son bureau. Il trône au centre de la pièce rectangulaire, entre deux fouillis. D’un côté, les boîtes de commandes; de l’autres, les étagères remplies de livres neuf ainsi que du matériel de bureau. Catherine, épuisée et complètement ensommeillée, assise sur sa chaise et regardant son bureau. Ses yeux sont cernés. Elle porte les mêmes vêtements que la veille, même si elle a pris une douche en vitesse avant de venir directement travailler. Il est cinq minutes avant l’ouverture. Catherine essaye de se motiver au travail malgré sa nuit blanche.

Sara, petite, ridée de joie et énergique, entre dans l’arrière-boutique encombrée. Elle semble porter l’arc-en-ciel dans ses yeux. Ses vêtements sont de derniers cris mais surtout clinquant, en particulier ses accessoires bruyants. « Catherine! Je suis contente de te voir ce matin! Alors, donne-moi tous les détails juteux de ta rencontre avec mon petit frère. Je veux connaître tes impressions! Dis- moi tout! Ne me cache rien! Je veux tout savoir! Je n’ai pas pu rien soutirer de Michel. Il est tombé sur son lit en arrivant hier soir. Alors, je me fie sur toi pour savoir si tout s’est bien passé! Tu sais, je veux qu’il ait de beaux souvenirs de son passage ici, à Saint Bernard-en-haut!»
Catherine, agacée : « Je n’ai pas grand chose à te dire. Nous avons honoré ta réservation au restaurant R et R, nous avons soupé et nous avons discuté. Je n’ai rien à ajouter! Je suis fatiguée ce matin!»
Sara, ne se décourageant pas : « Mais que penses-tu de mon petit frère? Je veux le savoir! Est- ce le coup de foudre? Est-ce que vous avez fait l’amour? Vais-je devenir une tante bientôt? »
Catherine, exaspérée par les questions plutôt intimes de Sara : «Ce n’était qu’une première rencontre! Nous avons fait connaissance! Je ne suis pas comme toi! Je ne vais pas vite dans les affaires sentimentales! » En regardant sa montre : «Oh! Il est temps d’ouvrir! Déjà! »
Sara, bloquant la porte qui sépare l’arrière boutique et la devanture : «L’ouverture peut attendre! Il n’y a rien eu? Pas de potins à me rapporter? Cela ne se peut pas! Je sais que vous êtes fait l’un pour l’autre! Je ne peux pas m’avoir trompée à votre sujet! »
Catherine, à présent plus réveillée : « Je n’ai rien à ajouter sur ma soirée d’hier avec ton frère. Il est très gentil et nous avons eus une bonne conversation et un bon souper. Nous avons passé le reste de la soirée au bar. Et le reste de ma nuit a été consacrée à du ménage que j’aurais dû faire hier soir. Il n’y a rien à rajouter! Maintenant, laisse moi ouvrir sinon, nous allons être en infraction! Tu demanderas plus de détail à ton frère plus tard.»
Sara lève le nez, laisse passer Catherine et d’un ton humoristique : «Je vais bien finir par le savoir! Au moins, l’avantage des petits villages comme Saint-Bernard-en-Haut, c’est de savoir rapidement tous les potins! Tu vas voir! Je vais interroger Serge de façon exhaustive ce midi! Il me met au courant de tout, habituellement!»
« Alors, tu as ta motivation pour donner ton cent dix pourcent cet avant- midi! » dit Catherine, en ouvrant la porte aux quelques clients patients. «Chers clients, je vous laisse aux bons soins de Sara!»
Un client, joyeux : « Se faire servir par Sara! Mais quel luxe ce matin, Catherine! Je suis choyé! »
Sara, oubliant la conversation sur la soirée : « Oh! Monsieur De Castagnette! C’est toujours un honneur de vous aider! J’ai beau avoir fait des études en littérature, j’ai l’impression de ne rien savoir comparé à votre immense connaissance! »

Catherine sourit en regardant Sara aider les clients. Monsieur Charles De Castagnette est du même âge que Sara. Les deux ont un malin plaisir à s’amuser de la sorte. Catherine perçoit bien que les deux possèdent plus qu’une affinité commune. En y pensant bien, Catherine a maintenant des munitions pour contrer Sara dans sa guerre de nerf à propos d’hier soir. Jamais Sara n’avoueras ses sentiments envers Monsieur De Castagnette. Sara possède trop d’orgueil pour avouer son amour envers cet homme.
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